Sommes-nous aussi libres que nous le pensons ?

Article : Sommes-nous aussi libres que nous le pensons ?
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25 mai 2013

Sommes-nous aussi libres que nous le pensons ?

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Le problème du libre arbitre

Sommes-nous libres ?

Comment un homme peut-il prétendre être libre quand toutes ses actions sont déterminées par des cours immuables ? L’idée principale derrière cette question est de concilier deux hypothèses de base que certains théoriciens du système aristotélicien ont sur le monde, à savoir que tout dans le présent est le résultat direct de la configuration du passé (une supposition généralement acceptée dans la culture scientifique contemporaine), à l’idée que tout est l’effet d’une cause : «la causalité».

Donc, tous les comportements peuvent potentiellement être expliqués ou compris par leur motif, tandis qu’au fond de nos esprits nous croyons fermement que nous sommes des agents libres et que nous prenons toutes nos décisions indépendamment de toute nécessité extérieure nous obligeant à faire un quelconque choix. Ce qui est selon cette loi énoncée ci-dessus, une contradiction flagrante. Nous sommes alors dans le cours immuable des choses, depuis le début des temps, toutes nos actions étaient prédéterminées. Si nous suivons les suggestions de la logique, nous concluons que nous ne sommes que des marionnettes manipulées par la marche générale des lois de la nature, même si nous ne pensons pas que ce soit le cas. Nous pouvons être trompés par notre croyance au : «libre arbitre».

Simplement dites, nos décisions ne sont pas prises par un ego omnipotent omniscient qui à chaque instant peut décider de ce qu’il veut. Nos décisions sont fondées et enchaînées à des phénomènes mentaux qui se posent involontairement dans notre conscience, c’est-à-dire, elles se semblent tout à fait sans notre consentement, comme un nuage apparaît soudainement dans un ciel ouvert : le désir, l’aversion, la peur, la détresse, l’excitation, l’anxiété et d’innombrables autres phénomènes déterminent les choix que nous faisons.

Ces phénomènes sont sans cesse énoncés pour démontrer que nos choix ont des causes naturelles qui ne dépendent pas de nous. Avec cette explication, nous pouvons trouver les causes de certaines actions de nos vies et découvrir que nous ne sommes pas comme nous le croyons généralement, soit des créateurs libres de nos destins. Cependant, si nous pouvons trouver une raison de douter de la première hypothèse, il sera plutôt sage de réévaluer toute croyance dogmatique qui peut être à la fin tout à fait erronée dans la science et ses principes. Le problème du libre arbitre est inextricablement lié à une croyance scientifique. Croyance qui peut être elle-même plus ancienne que la science officielle, néanmoins acquise d’une grande force avec la naissance et le développement de l’entreprise scientifique.

Tout ce que nous rencontrons dans un état ​​actuel peut être expliqué ou compris par son état ancien ​​que les lois physiques impliquaient. Si cette croyance doit être adoptée à fond, si rien ne peut l’échapper, alors tout ce que nous vivons dans le présent a une cause directe dans le passé. On peut dire ainsi : Tout ce que nous expérimentons dans le présent est probablement en relation avec un état passé des choses. Tout dans une époque est le résultat direct de la configuration d’une autre époque. Lorsque nous apportons ce genre de raisonnement au débat, nous pouvons conclure de la manière suivante : les phénomènes psychiques ont tous un facteur réglementé et régi par des lois biologiquement naturelles qu’à l’heure actuelle nous ne pouvons pas tous les nommer.

Nous comprenons la volonté libre comme l’aptitude à faire un acte ou une décision indépendamment de toute nécessité nous obligeant à choisir une chose plutôt qu’une autre. Dit de cette façon, il semble que «le fait de choisir» a échappé à cette loi. Mais si ce n’est d’être rejeté par notre compréhension scientifique commune du monde, nous arrivons à une conclusion différente. Tout processus de prise de décision n’est possible que lorsque l’individu est dans une situation particulière où il (elle) réagit à des stimuli présentés pour prendre une décision.

Par exemple, pour choisir entre une assiette de poulet et une assiette de grenouille, il est possible que l’assiette choisie fût déjà une apparition de l’expérience du passé dans la conscience de l’individu, une réaction liée qui fait que l’un soit plus préférable à l’autre, comme si une décision ne peut être atteint sans des conditions préexistantes, c’est-à-dire : le désir que l’on croyait indépendant, ne peut pas être exempt de l’expérience du passé et des objectifs de la décision. Qu’il soit lié à la mémoire, l’attente, et bien d’autres phénomènes, le processus décisionnel est dépendant des phénomènes psychiques qui se posent dans l’esprit sans une action consciente ou volontaire.

Le libre arbitre est plutôt lié à des responsabilités antérieures. Quand un acte de libre arbitre a lieu, nous avons tendance à nous rappeler de la cause et des possibilités, mais nous oublions les exigences conditionnées par des phénomènes psychiques involontaires qui nous ont permis d’en arriver là, des choses que nous ne contrôlons pas. De cette manière, le problème du «libre arbitre» peut être concilié avec l’idée de «causalité». Et avec cette connaissance à l’esprit que les décisions à venir seront de plus en plus influencées par une nouvelle prise de conscience. On peut douter du moment de la prise de décision afin de prouver notre liberté putative, ce qui permet le processus que nous appelons libre et volontaire.

Toutefois, notre morale actuelle est basée sur la supposition que nous sommes des agents libres qui sont capables de prendre des décisions responsables tout en restant en place. Et même si nos décisions sont fondées ou enchaînées à des phénomènes mentaux qui se posent involontairement dans notre conscience, je crois que nous sommes quand même tous et toutes des responsables de nos actes.

Thélyson Orélien ©

Extrait de « La chronique d’un nouveau cycle » (inédit)

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